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Activité (lucrative) annexe – qu’est-ce qui devrait être réglé ?

Dans le rapport de travail, il arrive fréquemment que des travailleur/euses exercent une activité annexe. Cela peut être une activité annexe dans le sens d’un engagement volontaire et non rémunéré, mais aussi une activité accessoire chez un autre employeur ou en tant qu’indépendant.

Par le passĂ©, nous avons plusieurs fois abordĂ© le thème de « l’activitĂ© annexe Â». La conclusion est finalement toujours que des rĂ©glementations ou des conventions d’un commun accord concernant des activitĂ©s annexes sont Ă  recommander dans le rapport de travail, car dans la loi il ne se trouve Ă  ce sujet que des principes gĂ©nĂ©raux relatifs aux droits et obligations. 

Qu’est-ce qui devrait ĂŞtre fixĂ© dans un règlement ou dans les conditions gĂ©nĂ©rales de travail ? 

Devoir d’information et devoir d’autorisation 

Dans un règlement ou dans les conditions gĂ©nĂ©rales de travail il faudrait prĂ©voir que l’employeur doit ĂŞtre informĂ© sur le genre, le volume et le contenu d’une activitĂ© annexe rĂ©munĂ©rĂ©e et non rĂ©munĂ©rĂ©e. Des activitĂ©s annexes (donc plusieurs emplois) sont en principe licites et ne peuvent pas dans ce sens ĂŞtre « interdites Â» en tant que telles. Des clauses prĂ©voyant une autorisation sont cependant absolument admissibles – dans la mesure oĂą cette autorisation ne conduit pas de facto Ă  une interdiction. L’employeur devrait se rĂ©server le droit de rĂ©voquer son accord en cas de modifications.

Devoir de fidĂ©litĂ© 

Il est de plus recommandĂ© de fixer les principes pour une occupation accessoire permise ou non permise : 

Les travailleur/euses doivent exĂ©cuter avec soin le travail qui leur est confiĂ© en respectant les intĂ©rĂŞts de l’employeur (devoir de fidĂ©litĂ©, art. 321a CO). Par violation du devoir de fidĂ©litĂ©, on entend notamment : 

  • L’exercice d’activitĂ©s annexes conduisant Ă  des conflits d’intĂ©rĂŞts, par exemple l’atteinte Ă  la capacitĂ© de remplir ses devoirs chez l’employeur ;
    • Des prestations de travail pour un tiers pendant le temps de travail, les vacances ou une incapacitĂ© de travail annoncĂ©e ;
    • L’utilisation privĂ©e (non autorisĂ©e) de moyens de l’entreprise pour l’activitĂ© annexe ;
    • Des activitĂ©s annexes concurrentielles (offre de prestations Ă©quivalentes se trouvant au moins en partie en concurrence Ă©conomique vis-Ă -vis de l’employeur). 

Qu’est-ce qui devrait ĂŞtre fixĂ© dans une convention relative aux activitĂ©s annexes ? 

Si une activitĂ© annexe est annoncĂ©e, les points suivants doivent certainement ĂŞtre Ă©claircis et fixĂ©s : 

  • Genre, moment et volume de l’activitĂ© annexe : 

    L’employeur doit pouvoir Ă©valuer s’il s’agit d’une activitĂ© concurrentielle, si cette charge supplĂ©mentaire entrave la capacitĂ© de prestations et si les prescriptions de protection de la loi sur le travail peuvent ĂŞtre respectĂ©es (durĂ©e maximum du travail et repos). Remarque : le contrĂ´le et la responsabilitĂ© du respect de la durĂ©e maximum du travail et du repos incombent Ă  l’employeur. Est en principe responsable des heures maximum de travail l’employeur chez lequel elles sont exĂ©cutĂ©es. Les travailleur/euses supportent une obligation correspondante de renseignement et d’information. 

  • Protection d’assurance : 

    Il faut signaler aux travailleur/euses que : 

    1. Les accidents se produisant durant une activité annexe ne sont pas couverts par l’assurance-accidents de l’employeur principal. Les travailleur/euses doivent s’assurer ou se faire assurer séparément pour leurs activités annexes. Dans le cas d’une activité annexe indépendante, les travailleur/euses devraient fournir à l’employeur un certificat d’assurance pour une assurance-accidents professionnels et non professionnels.
    2. L’assurance d’indemnités journalières en cas de maladie de l’employeur principal ne couvre que le salaire relatif à la relation de travail avec lui. Les pertes de revenu pour l’activité annexe doivent être assurées de manière privée.
    3. La prĂ©voyance professionnelle (LPP) n’assure que le revenu de l’emploi principal. 
  • Assurance sociale 

    Les revenus de l’activité indépendante doivent être annoncés à l’AVS. Les travailleur/euses devraient présenter à leur employeur une attestation correspondante de l’activité annexe indépendante de la caisse de compensation.

  • Annonce en cas de modifications et accord 

    Les travailleur/euses informent immédiatement l’employeur par écrit lors de modifications relatives au genre, aux contenus et au volume de l’activité annexe. L’employeur examine cette annonce et donne ou refuse en conséquence son accord.

  • RĂ©serve de rĂ©vocation et sanctions 

    Si les conditions d’une activité annexe licite devaient ne plus être remplies, ou si les travailleur/euses violent les devoirs de fidélité ou les prescriptions de protection de la loi sur le travail, l’employeur se réserve le droit de révoquer son accord et le cas échéant de prononcer des sanctions du droit du travail (avis formel, avertissement, résiliation).

Cas particulier d’obligations lĂ©gales en tant qu’activitĂ© annexe – temps perdu, versement du salaire et dĂ©compte d’indemnitĂ©s 

Si le travailleur/la travailleuse, en exerçant son activitĂ© annexe, remplit une obligation lĂ©gale selon l’art. 324a CO, par exemple service du feu obligatoire ou exercice d’une fonction publique, l’employeur est selon les circonstances tenu de continuer Ă  verser le salaire pendant un temps limitĂ©.

Il est cependant souvent dans l’intérêt des travailleur/euses et des employeurs que l’on trouve une bonne solution de compromis – en tenant compte des prescriptions impératives minimum du droit des obligations. Il est donc recommandé de conclure une convention correspondante concernant le versement du salaire, les heures perdues, la compensation, le décompte du salaire, avec d’éventuelles indemnités. Il peut bien entendu être aussi prévu, à la place d’une convention individuelle, une réglementation générale correspondante – cela est surtout recommandable pour des entreprises ayant un grand nombre de collaborateurs. Un compromis supportable par les deux parties prévient les conflits.

Les points suivants conduisent souvent Ă  des discussions et devraient ĂŞtre Ă©claircis au prĂ©alable :

  • Nombre d’heures de travail ou d’engagements pour l’activitĂ© annexe par annĂ©e ? (souvent une estimation)
  • Quelles absences sont payĂ©es ?
  • Quelles absences ne sont pas payĂ©es ou doivent ĂŞtre compensĂ©es ?
  • Combien d’heures d’absence sont prises en compte au maximum par jour ?
  • Que se passe-t-il en cas d’engagements / de rĂ©unions pendant des jours non travaillĂ©s ou les vacances ?
  • Y a-t-il un solde d’indemnitĂ©s ? Celui-ci est-il comptabilisĂ© avec le versement du salaire et, dans l’affirmative, dans quelle mesure ? 

Zora Bosshart, cheffe de secteur, Division Politique patronale (z.bosshartnoSpam@swissmem.ch), renseigne volontiers les entreprises membres de Swissmem. 

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Dernière mise à jour: 13.05.2025

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